Autobiographie

23/02/2014 23:25

Ma mère, non mariée, a eu quatre lots d'enfants de quatre hommes. Du premier un, du 2e deux, du 3e trois, du 4e trois. Je suis au milieu du 3e lot. L'ainé de ma mère vivait chez son père; le 2e lot également. Mon grand frère immédiat vivait chez les parents de mon père. Ah! mon père, André Joinville, un gaillard de haute taille, de grande famille, mince, élégant, au nez pointu, francophone, qui circulait à bicyclette (en ce temps-là il fallait avoir de l'aisance économique pour en posséder une à Carrefour Dufort de Léogâne). Vous voyez ce que je veux dire. C'était un notable. Marié, sa femme était stérile, mais il pouvait à lui seul, vu le nombre de ses concubines, repeupler un pays dévasté par la guerre. Ma petite soeur immédiate et moi, nous étions entre les mains de ma mère, couturière, qui nous a rigoureusement élevés. Ma mère, Lucie Pierre, petite femme énergique, vit encore dans la grande cour ou se trouve  le péristyle déjà évoqué dans le récit.

Je suis né le 15 mars 1954 à Carrefour Dufort, sur l'habitation Guinebeau, section rurale de Léogâne. Les seuls ministres religieux que je connaissais, c'étaient des houngans : j'en voyais certains présider aux cérémonies vaudou et d'autres "travailler" pour ma mère quand j'étais malade. Ma mère m'emmenait chez un d'entre eux que tout le monde appelait papa; un autre venait  parfois à la maison me soigner. C'étaient des hommes respectables et respectés, qui avaient reçu leur mission dans des songes, disait-on. Ce n'étaient pas des charlatans. A bientot!