Le 2e songe significatif

J’ai rencontré ma femme en l’année 1972. Elle m’a répondu « oui » après 11 mois. Mais, en 1976, elle m’a demandé de me présenter chez ses parents pour que tout soit officiel, j’ai refusé. J’étais en Rhéto. Je ne me sentais pas encore en mesure de demander la main d’une fille à ses parents. Je me disais même que si je ne réussissais pas ma vie, je n’étais pas obligé de me marier. Mais je n’avais pas expliqué tout cela à Merlotte (nom de ma femme). Ce soir-là, elle revenait de son église (Pentecôtiste de Poste Marchand). Elle était accompagnée d’une cousine. Celle-ci lui a dit en ma présence que lorsqu’un garçon refuse de se présenter chez les parents d’une fille, c’était la preuve certaine qu’il n’avait pas de bonnes intentions. Alors Merlotte m’a dit « adieu ». Elle, partie, j’ai déchiré sa photo que je portais toujours dans ma bourse et je suis rentré chez moi pleurer. Certes, le lendemain matin, très tôt, je suis retourné au Champ de Mars en ramasser les morceaux. Je me disais qu’il était impossible que l’on puisse se séparer pour toujours… Je sentais cela. Toutefois, je me suis dit que je ne m’occuperais plus que de mes études.

Je servais Dieu avec ferveur. Le 27 juillet 1976, j’ai reçu le baptême d’eau en la Première Eglise Baptiste de Port-au-Prince. J’ai intégré la Jeunesse Baptiste de Faubourg Salomon (l’inoubliable JBFS) , près du Pont Oswald Durand, Station de la Première Eglise Baptiste de Port-au-Prince. Actif, élève de l’Ecole dominicale le matin à l’Eglise mère, choriste, moniteur d’école dominicale l’après-midi à la Station. Prédicateur parfois. Après la Philo, Ecole Normale Supérieure (ENS). Et comme je passais souvent devant l’école de Merlotte (elle était chez Gourgue et l’ENS à Babiole), ce qui devait arriver arriva.

Un après-midi, en février 1978, je revenais de l’ENS, Merlotte sortait de son école secondaire ; on s’est croisés. Je lui dis bonjour, elle répondit. Je fis un bout de chemin avec elle. Et comme je l’avais vue un jour avec un autre amant de son Eglise qui avait accepté d’être amant officiel, je lui demandai si elle était heureuse. Elle se mit alors à pleurer en me disant qu’elle ne pouvait pas être heureuse sans moi dans sa vie. Mais, lui dis-je, tu as un amant qui fréquente ta maison ! – Ça n’a pas marché, me dit-elle. Une fois elle l’embrassait, elle a cité mon nom, cet homme lui a dit qu’elle ne m’oublierait jamais, et que cela lui était insupportable. Ils s’étaient séparés. Cela m’a pris du temps pour recommencer avec elle. J’avais l’âme troublée, j’étais jaloux. Je priais beaucoup, je me rapprochais de Dieu pour lui demander conseil… Alors un soir de mars 1978, j’ai eu un songe :

J’ai vu dans le ciel une grande cloche multicolore qui tapissait le ciel, dont le haut donnait vers le Nord et le marteau vers le Sud. C’était impressionnant. Si j’étais encore à Léogâne, j’aurais raconté cette vision, on aurait joué un numéro. Mais j’étais chrétien fervent. Je ne comprenais pas cette vision mais je n’en ai rien dit à personne à mon réveil. Je me promets de vous expliquer le cinco et la cloche plus loin comme Dieu m’en fit connaȋtre le sens plus tard. A bientôt pour la suite.