Adresse au peuple haïtien

10/01/2015 06:07

Adresse au peuple haïtien

Les gens qui poussent une partie de la population de Port-au-Prince dans les rues pour crier à bas un président élu pour cinq ans et dont le mandat n’est pas encore arrivé à terme, un président qui ne s’est pas vraiment montré méchant, destructeur, bandit, sanguinaire, assoiffé de sang…, ces gens-là ne savent pas de quel esprit ils sont animés (Luc 9. 51-55).

 Ils ne savent pas qu’ils sont animés du même esprit qui avait fait défiler au palais national haïtien du 4 mai 1913 au 27 juillet 1915 quatre présidents en deux ans.

Ils ne savent pas qu’ils sont animés du même esprit qui avait poussé des gens à faire sauter le palais national haïtien le 8 aout 1912 et fait périr dans l’explosion le président Cincinnatus Leconte et 300 soldats. Pourtant, c’est sous ce président que le grand Haïtien, Tertullien Guilbaud alors ministre de l’Instruction publique avait fondé les écoles presbytérales, c’est-à-dire écoles rurales, sous la direction du curé de la paroisse. C’est une de ces écoles qui, à Carrefour Dufort de Léogâne, m’a donné une si bonne base académique, dans les années 1960. C’est ce même grand Haïtien qui fit construire l’Ecole professionnelle Elie Dubois.

Ces gens-là ne savent pas qu’ils sont animés du même esprit qui avait poussé une partie de la population de Port-au-Prince à entrer dans une ambassade prendre un président haïtien, l’étriper et trainer ses tripes dans les rues de la Capitale le 28 juillet 1915, ce qui avait servi de prétexte aux Etats-Unis d’Amérique pour envahir le pays et l’occuper, ce qu’ils voulaient faire depuis quelque temps pour contrôler les finances de notre pays.

Ces gens-là ne peuvent pas comprendre que, c’est pour éviter la réédition de telles horreurs que la MINUSTAH est présente dans le pays. Ils ne connaissent pas la vertu de la patience, ce fruit de l’Esprit-Saint, patience qui doit les porter à attendre la fin du mandat du président élu pour briguer eux-mêmes le poste de président qui semble être si envié. Peut-être espèrent-ils faire dans le désordre ce qu’ils ne peuvent faire dans le calme ? Mais, après, un autre groupuscule viendrait faire la même chose et maintenir le pays dans le chaos habituel.

Un président monte au pouvoir pour cinq ans, vous avez-vous-même cinq ans pour préparer votre élection. Commencez une entreprise privée, montrez au peuple que vous lui voulez du bien, faites-vous aimer… Mais non, l’esprit qui vous anime veut le désordre, il veut du sang dans les rues, c’est à cela qu’il prend plaisir et vous êtes en train de le servir. Halte-la !